Exposition peinture « Les fleurs par les peintres de la Savoie »

Exposition peinture « Les fleurs par les peintres de la Savoie »
Du 13 au 22 octobre
Du mardi au vendredi – 15h > 19h
Le weekend – 10h > 18h
Entrée libre

L’exposition

Sur les terres savoyardes, les fleurs sont dûment répertoriées : les edelweiss poussent à telle altitude, les gentianes des Alpes à telle autre et sur tel versant. Mais chez les peintres savoyards, elles surgissent parfois là où on ne les attend pas : qui imaginerait des vases de fleurs chez le tellurique Joseph Communal, chez le nocturne Cachoud ?

Autre surprise : rappelons que l’Académie royale de peinture et de sculpture à Paris au XVIII ème s. cantonnait les femmes artistes aux bouquets de fleurs, aux natures mortes et au portrait, l’étude du modèle vivant leur étant interdite et par là la peinture d’histoire, la plus noble. Certes, les artistes Marie Biennier, Sonca Cariffa, Anthelmette Cattet, Valentine Demangeat-Quinemant, Jeanne Escarfail, Claudia Guichon-Bouvier, Thérèse Maisonny, Laurence Millet, Blanche Molliex et Tony Pichon, qui avaient fait des tableaux de fleurs une part importante de leur travail, sont bien représentées sur ces cimaises et l’on s’en réjouit.

Mais le mérite de cette exposition réalisée par des collectionneurs passionnés et éclairés est de montrer combien tant de peintres, connus pour leur maestria pour interpréter les paysages alpins et leurs rochers, expriment avec toute leur sensibilité leur émerveillement face à des fleurs réunies en bouquets tous originaux. Qu’il s’agisse des transparences raffinées et élégantes d’Ernest Filliard, d’André Artigue, d’Henri Brun, ou de la peinture à l’huile travaillée au pinceau ou au couteau par Joseph et Jean Communal, par Amédée Daille, Georges Gimel, Bruno Perino, Jo Maire, Zanaroff, Lucien Poignant, Marcel et Lionel Wibault, tous ces tableaux nous surprennent et dépassent les préjugés de l’Académie royale.

Ces tableaux furent déjà très prisés à l’époque qui les vit naître. Ernest Filliard, installé à Paris, vécut confortablement de ses œuvres, ses « symphonies blanches et éthérées, symphonies orchestrales de rouges sombres et puissants, de jaunes étincelants et somptueux » (notice lors de sa rétrospective en 1934) rencontrant de fervents admirateurs. Claudia Guichon-Bouvier mit au jour de puissantes gouaches qui remportèrent d’éclatants succès, à Paris également, dans le monde des artistes de la Comédie française. A leur suite, apprécions ces éclats de vie et de couleur qu’ont su capter ces artistes qui nous sont chers.

Anne Buttin
Vice-présidente de l’Académie de Savoie

 

Hommage à Emile Simonod (1893 –1977), potier et céramiste

Une riche idée d’avoir associé à cette exposition l’exceptionnel potier que fut et demeure Emile Simonod. Avec lui la modernité arrive en Savoie.
Né à Dolomieu en Isère, dès sa jeunesse il taquine la muse, dessine et peint. Après des études à l’institut des Jeunes Sourds, il arrive à Cognin en Savoie en 1919. Il y découvre un atelier de poterie et sa grande aventure commence ! Il parcourt les ateliers du coin qui fabriquent la vaisselle utilitaire de la vie quotidienne.
Par ailleurs épris de la nature, parcoureur des forêts, cueilleur de champignons il rencontre la famille Gimel et parle de ce qu’il aime à Jean Girel ! Le grand potier d’aujourd’hui !
Sa production, exubérante dans le début, s’imprègne de l’art nouveau. Puis devient proprement « art déco ». Fleurs stylisées, grosses pastilles de couleurs, grandes trainées de noir saturé en relief…
Simonod achète en 1926 une parcelle de terrain à Chambéry et y crée son atelier. La poterie savoyarde « Ne quittez pas Chambéry sans avoir visité la poterie d’art! »
Des tourneurs habiles, des représentants, des visites de musées, le japonisme !
Devenue la Sispa en 1928, l’atelier représente la célèbre rose élevée par Mackintosh pour les Arts and Crafts à Glasgow.
L’atelier fonctionne très bien, mais subit la guerre quoique épargné par le bombardement. Simonod quitte la poterie en 1940 à cause des Aigrefins qui l’entourent dans la société !
Lesquels lui ont « broyé la tête, avec tous leurs soucis d’argent
Oubliant que j’étais poète
Fi donc ! du métal outrageant. »
La peinture succède à la poterie, avec moins de fantaisie.

Michèle PACHOUD

Les peintres

André ARTIGUE (1879–1956)
Marie BIENNIER (1880–1963)
Elie BERNADAC (1913–1999)
Julien BOUVIER (1913–1973)
Charles-Henry BIZARD (1887–1954)
Henri BRUN (1906–1991)
Jean Marius BUGNARD (1880–1947)
Francis CARIFFA (1890-1975)
Sonca CARIFFA (1897–1989)
Anthelmette CATTEY (1909–1985)
Joseph COMMUNAL (1876–1962)
Jean COMMUNAL (1911–1982)
Cyril CONSTANTIN (1904–1995)
Charles CUZIN (1907–1975)
Amédée DAILLE (1896–1985)
Jacques DAUGERON (1957)
Mireille DE BOISRIOU (1954)
Valentine DEMANGEAT (1891–1994)
Serge DEMARCHI (1934)
François Léon DESEBBE (1876–1968)
Mick DROUX (1948)
Jeanne ESCARFAIL (1890–1971)
Ernest FILLIARD (1868–1933)
Germaine FRANCOZ (1902–1973)
Georges GIMEL (1898-1962)
Jacques GIROD (1926–2014)
Claudia GUICHON BOUVIER (1908–1997)
Pierre-Jean LLADO (1948)
Joseph MAIRE (1914–1980)
Thérèse MAISONNY (1902–1986)
Martin MARIUS dit «Mario» (1909–2001)
Henry MEGE (1904–1984)
Lucien MICHEL (1897–1979)
Laurence MILLET (1877–1962)
Charlotte MILLION dit «Charmy» (1903–1991)
Blanche MOLLIEX (1903–1981)
Raoul NOIRAY (1924–2012)
Bruno PERINO (1925–1996)
Marie-Louise PICHON dite «Tony» (1891–1985)
Blandine PILLET (1967)
Prudent POHL dit «Zanaroff» (1885–1966)
Lucien POIGNANT (1905–1941)
Nancy POIGNANT (1911–2000)
Louise REYNAUD (1878–1923)
Georges ROGO (1898–1961)
Emile SIMONOD (1893–1977)
Abeille SIMONOD
Simon Alexandre TOUDOUZE (1850–1920)
Marcel WIBAULT (1904–1998)
Lionel WIBAULT (1947)