Exposition – 17èmes rencontres photographiques

15 > 23 mars – Tous les jours – 14h > 19h
Entrée libre

Les Rencontres sont organisées par le collectif Art’Gentik 73 en partenariat avec la Ferme de Bressieux à Bassens.

Crée en 2006, ART’Gentik est un collectif de photographes qui a pour vocation de maintenir vivant les techniques classiques de la photographie argentique et les procédés anciens. Avec les Rencontres nous souhaitons montrer au grand public le fruit de notre travail. Cette exposition annuelle est un moment de synergie entre les photographes invités et les membres du club pour mettre en valeur la variété des expressions possibles du médium argentique, mais c’est aussi – et surtout – un moment privilégié de partage avec le public.

“Palladiotypes et autres merveilles”

Avec « Palladiotypes et autres merveilles » Ron Talis – l’invité d’honneur de cette 17ème édition – nous propose un regard d’une grande beauté et de finesse sur ce monde et une plongée directe dans l’histoire de la photographie.

Les tirages platine-palladium dont font partie les palladiotypes ont été mis au point vers 1873 par William Willis en Angleterre. Procédé populaire vers la fin du 19ème siècle jusqu’au début du 20ème, le tirage platine-palladium permet d’obtenir des tons chauds avec une gamme de gris très étendue qui donne beaucoup de profondeur à l’image. Les grands noms de la photographie de l’époque – citons Emerson, Evans, Steichen, Curtis ou Weston – utilisaient fréquemment ce procédé. Remplacé par l’argent comme substance photosensible le tirage platine-palladium est ensuite tombé dans l’oubli avant d’être remis au goût du jour dans les années 60 par des photographes comme Irvin Penn, qui n’était pas satisfait par la qualité des tirages argentiques de son époque.

Photographe accompli qui se qualifie volontiers d’amateur, Ron Talis met à profit les qualités des palladiotypes pour nous livrer une vision poétique du monde qui est à la fois intemporelle et d’actualité. Intemporelle, car si certaines de ces compositions s’apparentent à des natures mortes, elles mettent avant tout en valeur la beauté de la nature qui nous entoure, et d’actualité, car cette beauté qui est fragile et éphémère nous met devant nos responsabilités.

Quand Ron Talis pose sa chambre grand format sur son trépied, disparaît sous le voile de visée le temps qu’il faut pour cadrer son image, il compose en réalité un poème. Il transpose ensuite le négatif qu’il a obtenu par contact, comme le faisaient les maîtres de l’époque, sur un papier artisanal japonais émulsionné par lui-même pour le matérialiser et nous le rendre visible, presque comme un haïku, plein de finesse et de subtilité, nous incitant à plonger notre regard, libérer notre esprit et nous laisser porter – tout simplement – par la magie de ses images.

Au côté de Ron Talis pas moins de 16 photographes vont exposer leurs séries. Invités ou membres de notre club, chacun propose une œuvre originale avec un sujet de son choix. La grande variété des thèmes abordés et des techniques utilisées offre au visiteur un parcours riche en découvertes et font de cette 17ème édition des Rencontres Argentiques un rendez-vous incontournable des amateurs de la photographie :

Patchworld – Agnès Biau
En s’approchant un peu plus, cette série de 15 photos en petits formats voyage du Groenland à l’Equateur, du Mali à la France.
Avec des jeux de reflets ou de flou dans les rétroviseurs de voiture ou à travers les fenêtres des hôtels.
Avec des images d’arbres dans des forêts tropicales denses, en altitude ou dans des environnements plus urbains.
Avec des portraits de “famille” avec ou sans chapeau, bien alignée ou en plein jeux.
(Petites) histoires d’ici et d’ailleurs.
Cyanotype par tirage contact de négatif 120mm.

Une histoire de famille – Philippe Grimonet
“Joseph Krauth (1866-1916), fondeur de caractères d’imprimerie en région parisienne, a découvert la photographie au tournant du 20ème siècle. Avec des moyens financiers limités, il a photographié sa famille et ses proches dans le cadre de vie de l’époque.
Il a laissé un ensemble important de plaques 6×9 et 9×12, ainsi que son appareil PhotoPlait.
Son arrière-petit-fils présente une sélection de tirages argentiques, qui montre une certaine joie de vivre qui ressort des nombreuses images attachées à la convivialité.”

Les visages de Lourdes – Yves Schlosser
En 1858 la Vierge, qui se dit être l’”Immaculée Conception”, apparaît 18 fois à la jeune et pauvre Bernadette Soubirous et s’adresse à elle. L’Église reconnaît l’authenticité des apparitions et très vite la grotte devient un sanctuaire où affluent les fidèles. Lourdes devient le troisième lieu de pèlerinage du monde avec 6 millions de pèlerins par an. 70 miracles ont été reconnus par l’Église, sur 7000 cas de guérison enregistrés.
Les pèlerins viennent seuls ou en groupe pour se recueillir, prier, implorer, toucher le rocher, allumer des cierges, boire l’eau de la source, s’y baigner, processionner, chanter, communier, et… espérer.
Durant leur séjour les pèlerins achètent, mangent, doivent se loger, font des offrandes. Les cierges coûtent entre 5 et 500 euros. Le commerce est florissant, à la hauteur de la ferveur qui est immense.

Jardins tranquilles et silencieux – Margaret Fitzgerald
Cette série est constituée de prises de vue faites au printemps et à l’automne dans mes jardins préférés. Elles témoignent de la fugacité des saisons : la floraison au moment du printemps, la pluie qui passe, la dégradation propre à l’automne.
Ces moments éphémères, qui font partie intégrale de ce travail, sont heureusement prolongés par la capture de l’image et préservés sur ces photographies, suite au travail minutieux réalisé en chambre noire. Ainsi ces souvenirs périssables sont sauvegardés pour être partagés.

Crossing borders  – Caroline Marchante
“Chambéry, 2021. Le monde s’est retiré en lui-même, plongé dans une solitude que je rêve de briser par le voyage et la création. Deux années de pandémie m’ont offert une certitude : l’humanité aspire à renouer ses fils fragiles.
Animée par cette conviction, je contacte six femmes photographes, passionnées par la magie de l’argentique. Nous ne nous connaissons qu’à travers les réseaux sociaux, et pourtant, elles acceptent toutes l’invitation.
Nous nous retrouvons en Toscane, dans une maison de pierre baignant dans la lumière, pour une retraite photographique où chaque âme trouve son espace : créer, partager, immortaliser et se révéler devant et derrière l’objectif. Là, nous tissons des liens d’amitié, doux et solides, voués à traverser le temps.
De cette rencontre est né le projet Crossing Borders, exposé à Édimbourg et à Paris en 2022 et 2023. Une ode à l’art, à l’amitié et à la lumière qui s’échappe des frontières, dont cette série est un infime aperçu.”

Saint-Joseph – Kurt Nagel
La curiosité m’a poussé à entrer dans le chantier de reconversion de la Prison Saint-Joseph. Quelques bobines plus tard je me suis trouvé devant – ou derrière ? – la porte de la prison fermée. La magie du procédé lith a fidèlement restitué la surprise et l’émotion de cet instant.

« SILHOUETTES » – Bernard Jacob
Libre interprétation de photographies d’arbres dont l’expression en Noir et Blanc permet la dramatisation nécessaire au message subliminal délivré. Réalisées en 2023, ces photographies seront la preuve, qu’à cette date, il y avait encore des arbres sur la planète Terre !!!

VISIONS EPHEMERES – Jean-Pierre Martin
Quand les nuages s’imposent dans un paysage, même modeste, par leurs formes et leurs dimensions sans cesse renouvelées, ils s’unissent parfaitement à celui-ci pour l’embellir…

ROTONDE – Jean-Charles Bouillot
Aujourd’hui, je suis entré dans ce palais de la mécanique cheminote avec une chambre photographique de la même époque. La structure « Eiffel » du bâtiment laisse passer une lumière diffuse par ses verrières. Elle
enveloppe les locomotives, entièrement mécaniques et électriques. Elles arborent leurs plus beaux habits. La fonte noire lumineuse et les phares appellent à l’exercice photographique. Ma Plaubel 4×5 de 1950 et des pincées, se sent à l’aise dans cet univers.

Promenades Parisiennes – Laurent Clerc
Mes premières promenades parisiennes dates de 2007 et ont souvent été réalisées lors d’une journée où, arrivé tôt le ma;n par le premier train, j’arpentais ensuite les rues au grès de mes envies ou du programme que je m’étais fixé. De visite de certains passages couverts, de lieux à l’écart des sites touristiques prisés, ou simplement lors de mes déplacements, j’ai fixé sur la pellicule bon nombre d’image dont fait partie cette série.

IMAGES EPICEES – Angelo Di Mango
Puisque photographier signifie « écrire avec la lumière » ces images sont bel et bien des photographies même si aucun appareil photo n’a été utilisé pour les réaliser. Il s’agit ici de de cyanotypes, de photogrammes avec éventuellement collages sur du papier photographique. En fonction de l’inspiration du moment, on y ajoutera une pincée de sel, de paprika voire de curcuma pour ajouter de la couleur. Les résultats sont plus ou moins prévisibles ce qui ajoute – si j’ose dire – un peu de sel à leur réalisation. Il va sans dire que chaque image est unique.

25 jours à Séoul – Julien Courtet
En 2022, j’ai passé 25 jours à déambuler dans les différents quartiers de Séoul, Capitale de la Corée du Sud. Avec mes images j’essaie de transcrire l’ambiance hors des sentiers battus.

Photôme – Collectif Imago Lucis
Photôme est un néologisme formé par la contraction des mots photographie et fantôme. Ce mot renvoie à l’expression « image fantôme ». Des graphies alternatives peuvent être suggérées : Fotôme, Phantôme, Phautôme. Face à l’intitulé photôme, il s’agit moins de chercher à produire des images de fantômes que, plus ambitieusement, des images fantômes. Le « fantomatique » n’est pas le thème de l’image mais sa nature, la sensation qu’elle doit susciter. Il s’agit d’explorer l’impression fantomatique, dans tous le double sens de ce terme !

Le carnaval – Denis Claraz
C’est quoi un carnaval ?

Sous la parade faussement chimérique qui vivote et gigote, une procession bigarrée qui pilote les cœurs. Sous les masques, des visages qui dévisagent, mages d’une caste fantasmagorique qui véhicule les plus heureux présages.
Depuis 2007, lors du carnaval de Romans-sur-Isère, l’objectif de Denis Claraz vient surprendre et saisir les acteurs de ces saynètes. Et aujourd’hui, il nous les révèle le temps de cette exposition marquée du sceau de la fraîcheur.

Des fleurs – Michel Cathiard
Une série photographique en noir et blanc de fleurs sauvages et de simples fleurs du jardin, en hommage à la nature, à ces petites merveilles qui nous entourent, sans qu’on y prenne garde.
La structure et les détails graphiques sont traduits par un traitement en douceur qui valorise les lumières et les nuances.

Népal, Échos du temps – Julien Masson
A travers l’objectif d’un Hasselblad argentique, cette série photographique tisse un dialogue entre les visages et les paysages du Népal, révélant la relation profonde entre l’humain et son territoire. Ici, le temps semble suspendu : les montagnes millénaires répondent aux regards profonds, les ruelles intemporelles résonnent avec les gestes d’un quotidien immuable. Le choix de l’argentique est un retour à la lenteur, à la contemplation, à une photographie qui cherche à capter l’essence plutôt que l’instant.